Gazette decembre 2023 – janvier 2024

Les travaux du moment a la ferme

Bonjour à toutes et tous ! La gazette revient, eh non Legumaj Kergwenn n’est pas mort!! OUI, 3 de nos tunnels ont été soufflé par Ciaran, OUI il a fallu démonter/trier/jeter/ranger les débris, OUI Il a fallu recommander de nouvelles serres, OUI il a fallu les remonter! Mais à chaque étape vous avez été là pour nous soutenir, et pas une seule fois nous n’avons été tentés de baisser les bras! On peut aisément imaginer que certain.e.s agriculteurs.trices dans un système plus « isolé » que le nôtre ont vécu cet évènement beaucoup plus mal… Pensées pour toutes celles et ceux qui galèrent encore, perte de matériel/de motivation remettant en cause l’activité…

Nous vous remercions donc car c’est par le collectif que nous nous en sommes sortis: celles et ceux qui ont donné sur la cagnotte, qui viennent au marché, qui nous ont aidé à démonter puis à remonter, qui nous ont conseillés ou même dit un petit mot gentil de soutien… MERCI !

Nos serres étant somme toute assez jeunes (- de 5 ans), l’assurance a pu fonctionner pour une bonne partie de nos dégâts. La somme que représentait la franchise et les bâches non prises en compte dans notre contrat, a pu être abondée par la cagnotte solidaire que nous avions lancée (encore MERCI). Une fois les dégâts constatés, il nous a fallu acheter au plus vite les serres remplaçantes. En parallèle, commençait le démontage, bien plus rapide qu’un montage. Eh oui, quand on y va à la meuleuse…

Team n°1 pour le démontage
C’est la chenille qui redémarre…

Puis nous avons remonté nos nouvelles serres: 1 pépinière et 2 serres tunnels…. A un emplacement différent, plus abrité du vent, que le précédent. Nous avons été jusqu’à 14 personnes à travailler ensemble sur ce chantier qui a duré 4 jours. Aujourd’hui, il ne manque plus que le bâchage des tunnels à effectuer pour repartir comme lors d’un printemps maraîcher normal. Notre pépinière Skoazell (entraide) a elle été montée et bâchée en avance car elle se devait de recevoir nos premiers semis dès la mi-janvier.

Team n°2 pour la pépinière
Des forçats volontaires à la pelle

Un grand bravo à tous nos monteurs de serre de l’extrême qui sont venus prêter main forte, malgré le gel le matin…le bruine et la gadoue l’après-midi !

Le brieffig…
Partie de legos géants, au sol d’abord
« alors comme ça Véronique, vous êtes exploitée un dimanche matin glacial et vous en êtes contente? oui oui, très! »
Et on lève les arceaux !
Un de nos binômes boulonneurs de choc, Max et Éric

Les bons repas du week-end et le vin chaud réconfortant mitonnés par la maman de Yann ont su nous mettre du cœur à l’ouvrage.

Le bal des échelles

Nouvelle vue sur la parcelle, un trou dans l’alignement des serres d’avant tempête…

Tadam !

Le mois de décembre a aussi été celui de la planification avec la commande des graines, et les décisions de où allait être semé/planté quoi, et quand.

Après ce travail des méninges et une fois notre agenda de travail de l’année écrit, nous avons lancé les hostilités! Outre les petits pois et les choux raves semés en plaque sur nappe chauffante dans la nouvelle pépinière, nous avons écarté le foin des cultures d’été, semé les patates primeurs et épandu du compost pour semer nos carottes.

Les semis les racines au chaud à 19°C

Parallèlement à tout cela, il a fallu continuer les dernières récoltes, occulter, replier les toiles tissées, détruire les vieilles cultures.

A noter que le samedi 27 janvier sera notre dernier marché avant la mise en pause des ventes, nous reprendrons les marchés en avril avec l’arrivée des primeurs.

Il en a marre le maraicher, de laver des légumes d’hiver !

Nous allons continuer les semis et la plantations, le travail du sol. Dans les serres d’abord puis en plein champ courant février et mars. Donc plus de marchés jusqu’à avril mais du boulot à la parcelle! Si on vous maque, passez donc nous voir à la ferme 😉 Bon début d’année, puisqu’il est encore temps BLOAVEZ MAT!

Petite aparté presse: fin novembre nous avons reçu à la ferme l’équipe du magasine « Bretons en cuisine » qui souhaitait faire un reportage sur la récolte des légumes d’hiver. Ils n’ont pas été déçu de l’ambiance: au programme gros crachin et mains dans la gadoue! Si vous voulez l’acheter il est encore en kiosque puisque c’est le numéro janvier-février, en attendant un extrait des jolies photos de Jean-Marie Heidinger.

Styliste officiel: Guy Cotten, of course…

Edito

Dans cette rubrique, nous souhaitons exprimer des avis personnels en lien avec notre métier d’agriculteur, ou faire des petits zooms sur l’actualité de l’agriculture.

Bon, vous aurez toutes et tous suivi l’actualité des « révoltes agricoles ». Des routes bloquées, des rassemblements, des échanges et des revendications sur les conditions de travail mais surtout de rémunération. Personnellement, Anne et moi ne sommes pas allés bloquer les routes. Même si cela est une belle occasion pour que les paysans discutent entre eux, se rencontrent, tout syndicat/production confondues, et échangent sur leur analyse du problème.

Ce n’est pas pour autant que tout nous va dans les politiques agricoles qui sont menées soit par l’UE, soit par la France. Nos réseaux paysans rejoindront le mouvement pour discuter entre pairs, représenter une vision politique de l’agriculture qui est intimement liée au respect de la nature et résolument contre la course à la mondialisation. Dans ces moments de révolte et de questionnements, voici le communiqué de presse de notre réseau Civam national dans lequel nous nous retrouvons assez bien. N’hésitez pas non plus à vous renseigner sur la position de la Confédération Paysanne, qui dresse les mêmes constats (https://confederationpaysanne.fr/actu.php?id=14133).

Face à la mobilisation du monde agricole sur l’ensemble du territoire, les agricultrices et agriculteurs membres du réseau des Civam pointent les responsabilités du modèle agro-industriel dans le mal être paysan et alertent sur le risque de faire des normes environnementales un bouc émissaire.

Les paysans et paysannes des Civam (Centres d’Initiatives pour Valoriser l’Agriculture et le Milieu rural) partagent le constat d’impatience et de mécontentement qui enfle dans les campagnes. Les difficultés pour le monde agricole sont une réalité : il est urgent de revaloriser le revenu des agriculteurs·trices qui doivent pouvoir vivre de leur métier. «Il y a un ras le bol et une fatigue générale qui est palpable dans tous les milieux agricoles ». L’inquiétude monte également dans les Civam face aux récupérations politiques et agro-industrielles d’une mobilisation et d’un mal-être paysan profond. Le risque : un nivellement par le bas des ambitions environnementales et des pratiques agricoles durables.

Garder le cap nécessaire de la transition agroécologique

Les paysans et paysannes des Civam regrettent ainsi certains discours qui profitent de la situation pour rejeter la faute sur les normes environnementales. Ces mesures sont là pour assurer la pérennité des systèmes agricoles et alimentaires sur le long terme et donc garantir notre souveraineté alimentaire. Elles permettent de préserver la santé des agriculteurs, des citoyens et de l’environnement. Les Civam alertent sur la nécessité :

  • de l’action immédiate et impérative face au changement climatique et au déclin de la biodiversité,
  • de l’accompagnement des fermes et des paysans dans la transition agroécologique,
  • d’installer massivement de nouveaux.elles paysan.nes.

La solution : La promotion et l’accompagnement d’une agriculture autonome (sobre en intrants), économe (affranchie du surendettement), redonnant une place prépondérante à l’arbre, aux systèmes herbagers et à la biodiversité, recréant du lien entre éleveurs et producteurs de cultures (céréaliers, maraîchers, viticulteurs), préservant les ressources (dont les sols et la qualité de l’eau) et soucieuse du bien-être des paysans dans leur travail, pour des réponses globales et de long termes. Cette agriculture ne se décrète pas : pour émerger et se diffuser, elle doit être accompagnée et soutenue par les pouvoirs publics.

Cesser de promouvoir les politiques libérales et le modèle agro-industriel

Les paysans et paysannes Civam appellent ainsi à “ne pas se tromper de cible” : c’est bien selon eux l’agro-industrie et la dynamique productiviste qui sont la source du mal-être paysan et de la désertification des campagnes. En poussant à l’agrandissement des fermes, à la standardisation des pratiques et à la course aux volumes, ce modèle est délétère pour l’environnement et l’autonomie décisionnelle des paysans. Un système agricole ultra-libéral, dominé par les filières intégrées et les intermédiaires agro-industriels, fait de notre alimentation, non pas un droit mais une simple marchandise à mettre en concurrence.

Le réseau des Civam pratique et défend des solutions concrètes depuis longtemps : polyculture-élevage, autonomie, économie, circuits courts… Avec près de 10 000 fermes sur le territoire, les paysans et les paysannes Civam prouvent que l’agriculture durable peut leur permettre de vivre de leur métier et d’avoir des pratiques respectueuses de l’environnement.

En gros, selon nous, les paysan.nes sont effectivement pris en étaux entre 2 forces de pression, qu’on peut schématiser comme ça :

Lien 1 : le dossier de la Confédération paysanne sur les impactes délétères des traités de libre-échange

Lien 2 : La campagne d’Alimenterre « N’exportons pas nos problèmes« 

A Legumaj’Kergwenn, comme nombre de paysans et de citoyens, nous pensons qu’il faut desserrer l’étau en s’attaquant à la flèche de droite, et non à celle de gauche… L’état ne peut pas décemment prétendre protéger ses paysans et continuer à voter en faveur de nouveaux traités de libre-échanges, et les paysans ne peuvent pas continuer à penser qu’ils sont bien défendus par un syndicat dont le numéro 1 représente à lui tout seul ce qui se fait de pire en terme de capitalisme agro-industriel…

A la gazette prochaine!

photo JM Heidinger

A-benn ar wech all evit keloù all ! A bientôt pour la nouvelle gazette !

1 réflexion sur “Gazette decembre 2023 – janvier 2024”

  1. Anne & Yann présidents !
    Plus sérieusement, l’analyse du CIVAM explique très bien la situtation.
    Et après discussion avec d’autres paysans bio, ils partagent complètement cette position.

    Un grand bravo le remontage des serres, pour votre dynamisme et pour cette belle newsletter !
    Ar wech all !

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