Gazette de novembre 2021

Les travaux du moment a la ferme

Octobre a été le mois où l’on a entamé les “grosses” récoltes d’automne, qui nous prennent aujourd’hui la majorité de notre temps. Récoltes (et longues sessions de lavage) de poireaux, carottes, panais, radis noirs et navets… Heureusement pour nous, les plants de tomates, concombres et de melons commencent tous au fur et à mesure à dépérir.

La fin des concombres

Bientôt, la transition d’automne s’annonce dans les serres et il ne reste que les courageuses aubergines et les vaillants poivrons pour nous rappeler que l’été n’est pas encore si loin !

Les récoltes sont d’autant plus longues, que Yann a été seul sur la ferme pendant une bonne partie de ce mois-ci, mon gros ventre ne me laissant plus le loisir de me baisser comme il faudrait ou de porter des charges correctement.

C’est d’ailleurs avec plaisir que nous vous annonçons l’arrivée imminente de mon remplaçant, que vous aurez l’occasion de rencontrer sur le marché ou au détour d’un passage sur la ferme.

Voilà donc Xavier, fraichement débarqué du massif des Écrins où il gardait des brebis tout l’été puisqu’il est non pas maraîcher, mais berger de métier. Mais ne vous en faites pas, très bientôt l’art de rabattre les carottes à l’aide de ses Border collie n’aura plus de secret pour lui ! Je vous laisse donc entre de bonnes mains et reviens sur la ferme fin février à l’issue de mon congé maternité !

Nous accueillons également sur la ferme Audrey, notre nouvelle stagiaire BPREA qui sera présente par intermittence jusqu’à l’été prochain. Elle se forme dans l’optique de s’installer avec son compagnon Erwan, déjà maraîcher à Plogonnec.

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Comme je le disais, les récoltes vont bon train Pour cet automne 2021, nous sont assez satisfaits de certains légumes (poireaux toujours excellents, et choux beaucoup mieux réussis en quantité que les deux premières années) et d’autres un peu moins. A ce titre, nous sommes relativement déçus de notre saison de carottes, qui sont pour bonne partie attaquées en surface par la mouche de la carotte. Nous en reparlons plus loin dans la rubrique “Agri-culture”.

De même, les quelques 150 plants de maïs doux que nous avions implantés ont servi, en l’espace de quelques nuits, à nourrir nos voisins les blaireaux…Tant pis, nous réessayerons peut-être l’an prochain !

Outre les récoltes, le reste du mois d’octobre a été dévolu aux semis sous pépinière des légumes d’hiver et primeurs qui prendront très bientôt leur place sous serre (mâche, navets boule d’or, choux raves) et aux premières plantations d’automne (fenouils, séries tardives de salades).

Enfin, qui dit fin de l’été dit grand ménage! Sous abri, les restes des cultures estivales sont à éliminer. Tomates, haricots et concombres sont ainsi décrochés de leurs fils de tuteurage (après les avoir grandement remercié pour leurs bons et loyaux services 😉 et sont soit exportés hors des serres pour aller enrichir le tas de compost, soit allongés dans les allées en attendant leur dégradation complète au cours de l’hiver. Nous avions fait le choix de fils de tuteurage compostables afin de ne pas avoir à trier en fin de saison déchets dégradables d’un côté et déchets plastiques de l’autre (à réduire au minimum !!!). Ces fils de la marque TCT sont constitués à 100% de cellulose biodégradable de pins des Landes, et nous en sommes très contents.

Certaines planches sont ainsi libérées pour être très prochainement plantées en légumes d’hiver, d’autres pour lesquelles le délai de renouvellement est plus long s’ont “occultées” par des bâches plastiques pour dégrader au mieux la matière organique et limiter les adventices d’ici les plantations de printemps.

Plantation des blettes tout de suite derrière les haricots
Nodosités présentes sur les racines de fèves, haricots verts, petits pois…

Enfin, il est à noter que contrairement aux premières années où l’on exportait tous les restes de culture indifféremment pour “faire place nette”, maintenant nous essayons de raisonner ce nettoyage.

En effet, lorsque c’est possible et que cela n’interfère pas trop avec l’implantation des légumes de la suite de rotation, nous préférons désormais laisser en terre les racines et bas de tiges des plants. Cela constitue un apport de matière organique non négligeable et contribue à la bonne vie du sol, particulièrement lorsque le légume concerné est une légumineuse : ses racines sont alors accompagnées de “nodosités” qui aident à fixer l’azote dans le sol.

De la fertilisation gratuite, en somme ! A retenir aussi pour votre potager !

Dernier évènement notable de ce mois d’octobre, l’accueil à la ferme des enfants du Centre de loisirs de Pluguffan le jeudi 28 octobre. Le matin nous avons accueilli une quinzaine d’enfants de 2 à 4 ans, et l’après-midi les enfants de 4 à 6 ans. Tour des cultures et de la pépinière (avec petits quiz des légumes ;), passage par la mare pour parler grenouilles et libellules, et détour incontournable par les poulailler pour aller nourrir les poules.

A NOTER: avec le passage à l’heure d’hiver et la tombée plus précoce de la nuit, nous réduisons notre temps de vente du mercredi soir pour terminer à 19h au lieu de 19h30.

Les legumes du mois

  • Légumes que vous pouvez trouver sur l’étal : dernières aubergines, pastèques et poivrons, betteraves rose et rouge, salades, épinards, choux rouges, choux fleurs, choux verts frisés et lisses, carottes, panais, oignons roses, jaunes et rouges, ail, échalotes, potimarrons, courges “butternut”, courge “delicata” pommes de terre (“allians” et “désirée”), poireaux, blettes, radis noirs, navets collet violet, céleris rave, patates douces

  • Légumes à venir prochainement :  mâche, fenouils

Agri-culture

Revenons sur notre problème de carottes abîmées de cette saison.

A chaque récolte, c’est près de la moitié de la caisse qui doit être mise de côté… Nos boucs n’en sont pas les plus malheureux et ils passent leurs journées à les mastiquer tranquillement comme des lapins, mais tout de même ce n’était pas le but de la manœuvre!

Nos carottes sont en effet attaquées par la Mouche de la carotte (Psila rosae) qui vient pondre sur le collet et ça fait des petites galeries en surface du légume.

La faute au moyen de protection que nous avions choisi cette année: des diffuseurs d’huile essentielles d’oignons.

Normalement, la pose de voiles anti-insectes est la seule méthode de lutte sécurisée en bio pour se défendre contre cette mouche de la carotte. Aucun produit n’est adapté ni validé en AB pour venir à bout de cette petite mouche. En conventionnel, les grands champs de carottes que vous voyez donc non protégés par des voiles sont donc obligatoirement arrosés d’insecticides, pas d’autre solution.

Mais une autre méthode innovante est apparue il y a quelque années au sein de notre réseau d’agriculteurs bio: les diffuseurs d’huile d’oignon qui agissent comme répulsifs contre les mouches. Il faut dire que quand on passe à côté ça débouche le nez! Nous avons fait le choix de tester cette méthode, de qui nous avions eu des retours très positifs par plusieurs de nos collègues. En effet, les voiles anti-insectes sont toujours pénibles à installer, à lester contre le vent, et il faut sans cesse “voiler/ dévoiler” pour toutes les opérations courantes (désherbage, récolte…). Malheureusement, chez nous le résultat est très mitigé, il semble que les mouches ne soient finalement pas dérangées par l’odeur d’oignon! C’est étrange car des résultats récents publiés par une étude nationale montrent une efficacité similaire entre les voiles et les diffuseurs…

Comme quoi, le maraîchage est loin d’être une science exacte ! Le climat, le vent, les ravageurs et aléas influent sur chaque saison de légume qui est différente d’une année sur l’autre… C’est aussi ce qui rend, à nos yeux, ce métier passionnant !

En attendant, conclusion de l’expérience “diffuseurs” en ce qui concerne notre ferme: l’an prochain retour aux bons vieux filets !

Edito

Au risque de nous répéter, nous aimerions lors de cet édito refaire un focus sur la manifestation qui a eu lieu le 14 octobre devant la préfecture de Quimper, dans le but de défendre l’élevage en plein-air des volailles et des porcs. L’enjeu de cette lutte est très simple: si rien n’est fait et que les arrêtés ministériels votés récemment ne sont pas annulés ou assortis de dérogations, cela signe la fin de l’élevage en plein-air des animaux.

A plus ou moins long terme, les vaches seront aussi concernées car il est clairement indiqué dans les textes sur la biosécurité que tous les types d’élevage vont devoir l’intégrer à plus ou moins courte échéance. Donc ne laissons pas passer cette première brèche !

Voilà ICI le lien pour relire l’article de notre rubrique actualités.

A-benn ar wech all evit keloù all ! A bientôt pour la nouvelle gazette !

2 réflexions sur “Gazette de novembre 2021”

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